Quand vient le temps de préparer ses vacances en Espagne, nombreux sont les conducteurs qui se demandent si la limitation de vitesse change après avoir franchi la frontière. L’idée de filer à 150 km/h sur l’autoroute espagnole séduit, surtout quand les longues lignes droites invitent à appuyer sur l’accélérateur. Pourtant, derrière cette perspective alléchante se cachent des règles strictes de légalité et une situation vraiment exceptionnelle qu’il vaut mieux connaître avant d’espérer profiter d’une quelconque dérogation.
Quelle est la limitation de vitesse habituelle sur autoroute en Espagne ?
En matière de réglementation routière, l’Espagne s’aligne sur la plupart des pays européens concernant la vitesse maximale sur autoroute. Pour presque tous les automobilistes, la limite reste fixée à 120 km/h. Cette règle ne varie pas, même lors des grands départs en vacances où des files de voitures traversent le pays pour rejoindre la côte ou le sud.
Les panneaux de signalisation rappellent régulièrement cette limite afin d’assurer à tous une circulation sûre et fluide. Il n’est donc pas permis, pour un particulier au volant d’une voiture classique, de dépasser cette barrière, peu importe la puissance du véhicule. En cas de contrôle, les sanctions tombent rapidement : amende, retrait de points, voire suspension du permis selon la gravité de l’excès constaté.
Dans quels cas peut-on rouler à 150 km/h sur l’autoroute en Espagne ?
Certains vacanciers ont déjà croisé, entre Barcelone et Valence, sur les axes AP-7 ou AP-2, des véhicules étrangement camouflés filant à vive allure. C’est justement là que commence la véritable exception à la limitation de vitesse espagnole, mais cela concerne uniquement des voitures très spécifiques.
Il existe en effet une dérogation officielle délivrée par la Direction générale du trafic espagnole (DGT), permettant à certains conducteurs identifiés de circuler jusqu’à 150 km/h sur l’autoroute. Cette situation exceptionnelle vise exclusivement des modèles en phase de test, développés par des constructeurs ou des laboratoires agréés, et non destinés au grand public.
Pourquoi ces voitures bénéficient-elles d’une telle autorisation ?
Ces essais à haute vitesse servent à tester plusieurs aspects techniques dans des conditions réelles. Les ingénieurs analysent le comportement des prototypes lors de freinages puissants, vérifient l’aérodynamisme, la consommation et la fiabilité mécanique lorsque la voiture roule à pleine vitesse sur autoroute.
L’objectif est de détecter d’éventuels défauts ou d’optimiser certains éléments avant la commercialisation. Grâce à ce dispositif, les futurs modèles gagnent en sécurité, robustesse et confort, ce qui profite ensuite à tous les conducteurs.
Quelles sont les conditions pour bénéficier de cette dérogation exceptionnelle ?
Obtenir l’autorisation de dépasser la limite de vitesse habituelle n’a rien de simple. Avant chaque essai, le constructeur doit déclarer auprès de la DGT un itinéraire précis, détailler la durée du test, fournir l’identité complète du conducteur – toujours un professionnel qualifié – et transmettre toutes les informations relatives au véhicule.
La voiture d’essai porte des plaques temporaires et est recouverte de motifs noirs et blancs pour masquer son design. Elle circule uniquement sur certaines portions d’autoroutes désignées comme l’AP-7 ou l’AP-2, pendant des créneaux horaires préalablement négociés avec les autorités. Chaque déplacement fait l’objet d’un suivi administratif rigoureux, rendant impossible toute improvisation.
À quoi ressemblent ces voitures camouflées croisées sur la route ?
Sur les routes d’Espagne, il arrive de voir ces véhicules camouflés arborant des motifs géométriques noirs et blancs. Leur apparence intrigue autant qu’elle protège les secrets industriels du constructeur. Ces voitures spécifiques attirent l’œil sans jamais révéler leur identité, car aucun logo ni détail distinctif n’apparaît sur leur carrosserie.
Seuls les agents assermentés savent reconnaître et contrôler la légalité de leur passage à vitesse rehaussée. Pour tous les autres, impossible de profiter de cette tolérance : aucune voiture privée, aussi puissante soit-elle, ne peut légalement imiter ce régime sans risquer des sanctions sévères.
Comment cela se compare-t-il à la législation en France ?
En France, il n’existe aucune dérogation permettant de réaliser des essais à plus de 130 km/h sur l’autoroute. Toutes les expérimentations nécessitant des vitesses élevées se déroulent sur circuit fermé ou sur des pistes privées prévues à cet effet. Même les constructeurs français innovants doivent respecter ce cadre légal strict, sans espoir d’atteindre 150 km/h sur route ouverte.
Il existe toutefois des échanges entre les autorités françaises et espagnoles pour surveiller les conducteurs professionnels bénéficiant d’une dérogation temporaire, notamment lors d’événements transfrontaliers ou d’essais impliquant plusieurs pays. Mais la souplesse espagnole reste une particularité locale, rarement imitée ailleurs en Europe.
Quelques exemples courants de différences entre les deux pays
- En Espagne, seuls les véhicules d’essai officiellement enregistrés peuvent rouler jusqu’à 150 km/h sur l’autoroute.
- En France, la vitesse maximale reste limitée à 130 km/h, sauf sur circuit fermé ou piste dédiée.
- Les constructeurs espagnols collaborent étroitement avec la DGT pour encadrer chaque essai, alors qu’en France, tout se passe sur des infrastructures fermées.
Cette différence découle de choix nationaux en matière de sécurité routière et de soutien à l’innovation industrielle. Pour ceux qui rêvent de grande vitesse pendant leurs vacances, mieux vaut donc oublier l’idée de rouler à 150 km/h à moins d’être au volant d’un prototype sous surveillance stricte.
En pratique, la réglementation espagnole reste très stricte pour tous les usagers ordinaires. Aucun touriste ne pourra contourner la loi, même avec le plus puissant des véhicules privés.