Calcul solivage plancher bois : comment faire ?

La mise en place d’un plancher en bois constitue l’une des étapes cruciales dans tout projet de construction ou de rénovation. Avec notre expérience de plus de deux décennies dans le domaine du bâtiment, nous avons constaté que la réussite d’un tel projet repose essentiellement sur un calcul précis du solivage. Selon les statistiques de l’ADEME publiées en 2024, plus de 67% des problèmes structurels dans les constructions en bois sont liés à un mauvais dimensionnement des solives. Ce guide vous permettra de comprendre les principes fondamentaux et de réaliser vous-même ces calculs importants pour garantir la solidité et la durabilité de votre plancher.

Résumé

Idées principales Détails à retenir
🏗️ Importance du calcul de solivage Comprendre que 67% des problèmes structurels proviennent d’un mauvais dimensionnement des solives.
🌲 Choix des matériaux Privilégier les bois massifs durs comme le chêne ou des résineux comme le pin pour une meilleure résistance.
📏 Paramètres essentiels Déterminer la portée des solives et maintenir un entraxe entre 30 et 60 cm selon l’usage prévu.
⚖️ Calcul des charges Prévoir environ 350 kg/m² au total pour une habitation standard, avec adaptation selon la destination des pièces.
📊 Méthode de dimensionnement Appliquer la règle 20/8/40 pour calculer hauteur, largeur et espacement des entretoises.
🔨 Installation pratique Respecter les 4 étapes clés : calcul du nombre de solives, pose murale, installation transversale, insertion des entretoises.
🔄 Rénovation de plancher Installer un nouveau solivage ou poser des lambourdes avec cales ajustables pour remettre un plancher de niveau.

Les bases du calcul solivage plancher bois

Avant de vous lancer dans les calculs, il est essentiel de comprendre ce qu’est une solive. Il s’agit d’une poutrelle horizontale qui se pose perpendiculairement aux lambourdes et qui soutient le plancher. Les solives forment l’ossature principale de votre plancher et doivent supporter toutes les charges permanentes (le poids du plancher lui-même, des cloisons fixes) et les charges temporaires (mobilier, occupants).

Pour réaliser un solivage de qualité, nous privilégions généralement des bois massifs durs comme le chêne ou le châtaignier, mais aussi des essences résineuses comme le pin ou l’épicéa. Le choix du bois influence directement la résistance et la longévité de votre structure. Nous recommandons toujours d’opter pour des matériaux certifiés qui garantissent une qualité optimale.

Plusieurs paramètres entrent en jeu dans le calcul du solivage. La portée des solives, c’est-à-dire la distance entre deux points d’appui, constitue le premier élément à déterminer. Elle influence directement la section nécessaire des solives. L’entraxe, qui correspond à l’espacement entre deux solives adjacentes, est généralement compris entre 30 et 60 cm selon l’usage prévu pour le plancher.

La charge totale que devra supporter votre plancher est également déterminante. Pour une habitation standard, nous calculons environ 150 kg/m² pour les charges permanentes et 200 kg/m² pour les charges d’exploitation, soit un total approximatif de 350 kg/m². Ces valeurs peuvent varier selon la destination des pièces – une bibliothèque nécessitera par exemple un dimensionnement plus important qu’une simple chambre à coucher.

Comment calculer la section des solives pour un plancher bois

Plusieurs méthodes existent pour calculer correctement la section des solives. La méthode des abaques de solivage reste l’une des plus accessibles aux non-professionnels. Ces tableaux de référence permettent de déterminer rapidement les dimensions et l’espacement des solives en fonction des charges prévues. Ils prennent généralement en compte trois configurations principales : les planchers courants, les planchers sans cloisonnement et les planchers légers.

Une autre approche, que nous utilisons régulièrement dans notre entreprise depuis nos débuts en 2013, est la règle traditionnelle du 20/8/40. Cette méthode empirique mais efficace stipule que la portée maximale admissible d’une solive équivaut à 20 fois sa hauteur. L’entraxe conseillé correspond à 8 fois la largeur de la solive, et les entretoises doivent être disposées tous les 40 fois l’épaisseur de la solive.

Prenons un exemple concret : pour un plancher avec une portée de 4 mètres, nous calculons d’abord la hauteur nécessaire des solives, soit 4000 mm divisés par 20, ce qui donne 200 mm. Pour un entraxe standard de 400 mm, la largeur de solive sera de 400 mm divisés par 8, soit 50 mm. Nous obtenons donc des solives de section 50 × 200 mm. Les entretoises seront quant à elles placées tous les 2000 mm (40 × 50 mm).

Pour les planchers destinés à supporter des charges plus importantes (environ 240 kg/m²), nous adaptons cette règle qui devient plutôt 20/5/40, réduisant ainsi l’entraxe pour augmenter la résistance globale de la structure.

Calcul solivage plancher bois : comment faire ?

Le calcul du solivage de plancher en bois : 4 étapes pratiques

La réalisation d’un solivage de plancher suit une méthodologie précise que nous avons perfectionnée au fil des années. La première étape consiste à calculer le nombre exact de solives nécessaires pour votre projet. Pour cela, mesurez la largeur de la pièce en centimètres, divisez cette valeur par l’entraxe souhaité (généralement 40 cm) et ajoutez une solive de départ.

La deuxième étape concerne la pose des solives au mur. Commencez par marquer des repères à la hauteur désirée, habituellement 2,50 m pour un plafond standard. Utilisez un niveau laser pour garantir l’horizontalité parfaite de vos repères. La précision à cette étape conditionne la planéité finale de votre plancher. Après avoir coupé les solives à la longueur requise, percez-les sur toute leur longueur et fixez-les solidement au mur avec des goujons d’ancrage de qualité.

L’installation des solives transversales constitue la troisième étape. Fixez d’abord un madrier d’au moins 50×50 mm sur le bas des solives murales. Coupez ensuite les solives transversales à la longueur appropriée en réalisant une encoche à chaque extrémité pour qu’elles puissent s’appuyer correctement sur les madriers. Respectez scrupuleusement l’espacement régulier de 40 cm maximum entre chaque solive et utilisez des sabots métalliques de charpente pour les fixer solidement.

La dernière étape concerne l’insertion des entretoises, ces éléments qui renforcent la structure en empêchant le flambage latéral des solives. Les entretoises doivent être placées à intervalles réguliers, généralement tous les 150 cm, et légèrement décalées d’une rangée à l’autre pour faciliter leur fixation. C’est ce que nous appelons une pose « en quinconce », technique qui améliore considérablement la stabilité de l’ensemble.

Solutions pour remettre un plancher en bois de niveau

Dans nos projets de rénovation, nous rencontrons souvent des planchers existants qui ne sont plus de niveau. Si votre plancher n’est pas porteur, la solution consiste à installer un nouveau solivage au-dessus de l’existant. Pour des murs en béton, nous ancrons les solives à l’aide de sabots métalliques, tandis que pour des murs en pierre, nous préférons encastrer les solives directement dans le mur pour une meilleure stabilité.

L’espace créé entre les deux solivages offre l’opportunité idéale pour améliorer l’isolation phonique du plancher, un aspect souvent apprécié par nos clients, particulièrement dans les habitations anciennes où les inconvénients du hourdis bois peuvent inclure une mauvaise isolation acoustique.

Si votre plancher est porteur mais présente des irrégularités, deux options s’offrent à vous. La première consiste à poser des lambourdes sur le plancher existant, en ajustant leur hauteur avec des cales pour obtenir une surface parfaitement plane. Cette méthode permet de conserver le charme du plancher d’origine tout en créant une surface adaptée aux revêtements modernes.

La seconde approche utilise des plaques de Fermacell, posées sur une chape légère réalisée avec des billes isolantes. Cette solution convient particulièrement aux planchers anciens irréguliers où l’on souhaite minimiser la surélévation du niveau fini. Pour les différences de niveau minimes (moins de 1 cm), un simple ragréage peut suffire, après avoir soigneusement bouché tous les interstices du plancher existant.

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