Carrefour : voici la liste des 39 magasins dont 15 hypermarchés que l’enseigne veut « sortir du groupe », 4300 salariés concernés

Le monde de la grande distribution n’est jamais à l’abri de secousses, mais l’annonce récente du groupe Carrefour concernant la volonté de sortir 39 magasins, dont 15 hypermarchés, a un écho tout particulier dans le secteur. Cette décision stratégique, portée depuis 2017 par Alexandre Bompard, touche des villes réparties sur tout le territoire et concerne directement plus de 4300 salariés. Pourquoi ce choix fait-il autant débat ? Quels sont les enjeux derrière cette transformation qui inquiète tant les équipes concernées ?

Pourquoi Carrefour souhaite-t-il sortir ces 39 magasins du groupe ?

Depuis plusieurs années, le groupe Carrefour cherche à adapter son modèle face à la concurrence et à l’évolution des habitudes d’achat. Même les grands hypermarchés ne garantissent plus la rentabilité d’autrefois. La direction mise désormais sur une politique visant à réduire la gestion directe des points de vente jugés trop coûteux ou difficiles à rentabiliser, notamment en privilégiant la franchise ou la location-gérance.

En décidant de sortir 39 magasins – parmi lesquels ceux de Berck, Évreux, L’Isle-d’Abeau, Étampes, Nice TNL ou Dijon Toison d’Or – du périmètre direct, Carrefour cherche avant tout à contenir ses charges. Il s’agit d’éviter la fermeture pure et simple de ces sites en optant pour leur transformation en franchises ou location-gérance, permettant ainsi au groupe de préserver sa présence locale tout en externalisant une partie importante des coûts salariaux.

Comment fonctionne la stratégie de location-gérance et de franchise ?

Quel est le principe de la location-gérance chez Carrefour ?

La location-gérance consiste à confier la gestion quotidienne d’un magasin à un commerçant indépendant, tout en conservant la propriété du fonds de commerce. Ce modèle séduit de nombreux groupes car il offre une certaine flexibilité financière et permet de maintenir la visibilité de l’enseigne sur le territoire.

Le gérant verse un loyer au groupe Carrefour et prend en charge la gestion opérationnelle. L’avantage principal réside dans la limitation des coûts fixes, surtout pour la masse salariale et certaines charges d’exploitation. Cependant, cela peut entraîner des modifications des conditions de travail et la remise en cause de certains acquis sociaux lors du changement de statut.

Qu’en est-il de la franchise comme relais de croissance ?

L’autre option privilégiée reste la transformation en franchise. Le magasin continue alors d’exploiter la marque et l’approvisionnement, mais appartient désormais à un commerçant totalement indépendant. Celui-ci paie des droits d’entrée et une redevance sur son chiffre d’affaires à l’enseigne Carrefour.

Transformer des hypermarchés ou supermarchés en franchises permet de renforcer l’agilité des exploitations locales. Pour Carrefour, c’est aussi un moyen de rester présent tout en limitant les investissements directs devenus risqués dans certaines zones où la fréquentation diminue.

Quels sont les établissements concernés par la liste des magasins ?

Parmi les magasins visés, on retrouve principalement des hypermarchés et quelques supermarchés répartis sur l’ensemble du territoire français. Les sites sélectionnés affichent souvent des résultats jugés décevants ou rencontrent des difficultés structurelles, parfois accentuées par la concurrence accrue d’autres acteurs.

Voici la liste complète des magasins concernés :