Depuis quelques années, les caisses automatiques se sont imposées comme une évidence dans la plupart des enseignes de supermarchés françaises. De plus en plus de clients scannent eux-mêmes leurs produits pour éviter l’attente ou gagner du temps lors de leurs courses. Mais en 2025, un retournement surprend tout le secteur : certaines enseignes majeures comme Auchan et Leclerc commencent à faire marche arrière, tirant la sonnette d’alarme face aux limites de ces dispositifs. Pourquoi ce revirement alors que plus de 71 % des magasins français sont déjà équipés ?
D’où vient l’engouement pour les caisses automatiques ?
Il est difficile d’ignorer l’impact qu’ont eu ces machines dans la grande distribution. Beaucoup de clients apprécient le sentiment de liberté offert par les caisses automatiques : gain de temps, autonomie, possibilité d’éviter les files d’attente, surtout lorsqu’on est pressé ou fatigué. Pour toute une génération, cela semble être devenu la norme, tant cette innovation répond à un besoin de rapidité et d’efficacité.
Côté logistique, l’intérêt est aussi évident. Les enseignes de supermarchés ont vu dans ces dispositifs une solution pour réduire certains coûts, notamment ceux liés au personnel en caisse, tout en promettant une meilleure fluidité, surtout pendant les heures de pointe. Présentées comme un progrès incontournable, alliant praticité et modernité, les caisses automatiques semblaient cocher toutes les cases… jusqu’à ce que les premières limites apparaissent.
L’explosion de la démarque inconnue, un revers inattendu
Derrière cette vague technologique, une réalité moins reluisante s’impose : la montée spectaculaire de la démarque inconnue. Ce terme, bien connu dans la grande distribution, désigne les pertes non expliquées après inventaire, et beaucoup pointent aujourd’hui du doigt les caisses automatiques.
Plusieurs responsables de grandes surfaces, dont Christophe Delay du groupe Auchan, reconnaissent un lien direct entre l’augmentation des vols et l’utilisation massive de ces caisses sans hôte. L’absence d’un regard humain incite certains clients à frauder plus facilement, car le passage devant une machine atténue le sentiment de culpabilité. Résultat : environ 2 % du chiffre d’affaires part ainsi en fumée, un seuil jugé très préoccupant par la profession.
Ce phénomène a conduit à de nombreuses remises en question parmi les décideurs du secteur. Certaines enseignes telles qu’Auchan ou Leclerc s’interrogent ouvertement sur le maintien des caisses automatiques.
Pourquoi les enseignes font-elles marche arrière ?
Face à cette explosion de la fraude, plusieurs enseignes de supermarchés revoient leur stratégie. Même si les caisses automatiques séduisent encore une partie des consommateurs, elles peinent à convaincre la majorité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : seulement 10 à 12 % des clients utilisent réellement ces dispositifs, selon Michel-Édouard Leclerc, tandis que la plupart préfèrent la file classique pour profiter des avantages fidélité ou simplement du contact humain.
Dans ce contexte, certains dirigeants évoquent sérieusement la possible fin des caisses automatiques dans leur réseau. Ce retour aux sources, qui paraissait impensable il y a peu, trouve écho à l’étranger : aux États-Unis et au Royaume-Uni, on observe déjà des marches arrière similaires, preuve que le phénomène n’est pas isolé à la France.
Pression économique et choix stratégiques
L’équation devient complexe : continuer avec les caisses automatiques permet d’économiser sur la main-d’œuvre, mais la démarque inconnue fait exploser les pertes. Il faut donc arbitrer entre efficience opérationnelle et sécurité financière. Lorsque plus de 2 % du chiffre d’affaires disparaît chaque année, la sonnette d’alarme retentit chez les décideurs de la grande distribution.
A cela s’ajoute la fiabilité parfois discutable des systèmes actuels. Des clients se retrouvent régulièrement bloqués lors du scan d’un article nécessitant une vérification, créant frustration pour tous. Cette accumulation de difficultés pousse certains magasins à envisager un rééquilibrage, voire à supprimer progressivement les équipements en libre-service.
L’évolution des attentes des clients
Une part importante des clients reste attachée à la relation humaine et exprime son mécontentement face à la généralisation des dispositifs automatiques. Pour eux, le contact avec l’hôte de caisse demeure essentiel, même si cela implique quelques minutes d’attente supplémentaires. La gestion des cartes de fidélité et des avantages spécifiques joue également un rôle décisif dans leur préférence pour les caisses traditionnelles.
Au-delà du seul aspect technique, de nouveaux usages émergent autour du paiement, notamment pour ceux qui souhaitent utiliser du liquide. Par exemple, la possibilité de retirer des espèces directement depuis la caisse intéresse certains consommateurs. Sur ce sujet, il existe des ressources pratiques pour comprendre le montant maximum d’argent liquide pouvant être retiré au guichet d’une banque, ce qui peut influencer les habitudes de paiement face à l’automatisation croissante.