La lutte contre le frelon asiatique est devenue une préoccupation majeure pour bon nombre d’apiculteurs en France. Ces insectes venus d’Asie font des ravages dans les ruchers, mettant en péril la survie de nombreuses colonies d’abeilles. Face à cette menace, Étienne Martin, dessinateur reconverti en apiculteur amateur, a mis au point un piège ingénieux, facile à réaliser à la maison, et redoutable d’efficacité.
Pourquoi le frelon asiatique inquiète autant les apiculteurs ?
L’arrivée du frelon asiatique sur le territoire français bouleverse l’écosystème local. Ce prédateur s’attaque principalement aux abeilles domestiques, essentielles à la pollinisation des cultures. Les témoignages d’apiculteurs évoquent souvent des ruches décimées en quelques semaines seulement après l’installation de nids de frelons à proximité.
Ce fléau ne menace pas uniquement le miel produit chaque année, mais aussi toute la biodiversité qui dépend de ces pollinisateurs. La pression sur les professionnels et amateurs de l’apiculture s’est accentuée à mesure que les méthodes traditionnelles montraient leurs limites face à la prolifération rapide du frelon asiatique.
Le piège Hornet Trap’Er : une invention artisanale née de l’urgence
Devant l’aggravation de la situation dans ses propres ruches, Étienne Martin s’est retroussé les manches. Après avoir observé la rapidité avec laquelle une colonie de frelons pouvait faire disparaître ses abeilles, il a décidé de réfléchir à un dispositif adapté, simple et accessible à tous les apiculteurs.
Pour mieux anticiper les attaques, il peut aussi être utile de connaître où se cachent les frelons asiatiques dans un jardin, car repérer leurs lieux favoris permet de positionner les pièges plus efficacement. Son but était double : concevoir un piège capable de cibler uniquement les frelons asiatiques tout en évitant de capturer d’autres insectes utiles ou protégés. Il a alors misé sur des matériaux faciles à trouver et peu coûteux, comme le bois non traité et des éléments de récupération qui permettent une fabrication maison sans compétences particulières.
- Utilisation de matériaux simples et recyclés pour limiter l’impact environnemental.
- Système sélectif évitant la capture des autres pollinisateurs.
- Montage accessible et reproductible par tout amateur grâce à un tutoriel détaillé.
Les résultats obtenus lors des premiers tests
L’été dernier, entre août et novembre, le piège homemade a livré ses premières preuves de son efficacité. Sur cette période, 570 frelons asiatiques ont été capturés autour des ruches d’Étienne Martin, ce qui représente un soulagement immense pour ses abeilles et une baisse nette du stress dans le rucher.
Le principe est astucieux : attirés par un appât, les frelons pénètrent dans une cage du piège d’où ils ne peuvent ressortir. Fatigués par leurs efforts vains, ils succombent naturellement dans les 24 heures, limitant ainsi les manipulations fastidieuses et dangereuses pour l’apiculteur. Par ailleurs, il existe aussi des solutions naturelles comme certaines plantes répulsives, connues pour repousser ces insectes indésirables, en complément des pièges maison. Pour ceux qui souhaitent approfondir ce sujet, découvrez comment une plante incontournable peut agir comme répulsif naturel contre le frelon asiatique.
L’engouement des associations et passionnés d’apiculture
Le bouche-à-oreille autour du piège Hornet Trap’Er n’a pas tardé. Des associations locales d’apiculteurs se sont intéressées à cette innovation. L’Institut de protection des abeilles du sud de la France étudie déjà l’intégration de ce modèle dans ses protocoles de lutte contre le frelon asiatique. De nombreux membres de forums spécialisés saluent la démarche libre et l’accès gratuit au mode d’emploi.
La volonté d’Étienne Martin de ne pas commercialiser son invention renforce encore la sympathie envers sa démarche. Il a préféré partager les plans de construction en open source afin que chaque apiculteur puisse construire ce piège chez lui, indépendamment de ses moyens financiers.
Comment fabriquer ce piège à frelon asiatique chez soi ?
Un des atouts majeurs de l’invention reste la possibilité de reproduction à petite échelle, en utilisant des objets du quotidien. Pour ceux qui souhaitent protéger leur rucher ou simplement limiter l’invasion de frelons dans leur jardin, un guide étape par étape est disponible en format téléchargeable.
La conception met l’accent sur la simplicité et l’utilisation de bouteilles en plastique recyclées, associées à une structure en bois brut. Même sans connaissances avancées en bricolage, réussir la fabrication maison du piège est à la portée de presque tout le monde.
Les matériaux nécessaires pour assembler un piège réussi
Pour réaliser votre propre version du Hornet Trap’Er, voici ce qu’il faut généralement :
- Bouteilles en plastique (type eau minérale ou soda, rincées et découpées)
- Planchettes de bois non traité pour la structure externe
- Vis ou clous de récupération
- Filet plastique fin (récupéré par exemple d’un sachet de fruits au supermarché)
- Appât sucré, type sirop ou bière sucrée mélangée à un peu de vin blanc sec (pour dissuader les abeilles)
L’ensemble reste facilement démontable, lavable et réutilisable d’une saison à l’autre.
Utiliser ce genre de matériaux donne aussi une seconde vie à des déchets domestiques, contribuant à réduire l’impact global de chaque piège déployé dans l’environnement.
Étapes principales de la fabrication maison
Le tutoriel fourni détaille comment découper les entrées dans la bouteille en plastique pour empêcher la sortie des frelons une fois piégés. La planchette sert de support stable à poser près des ruches ou dans le verger. Le filet vient bloquer définitivement l’accès intérieur dès que le frelon s’engage.
Chaque scellement est conçu pour tenir plusieurs mois, même exposé aux intempéries. Selon les retours, les pièges doivent être inspectés régulièrement afin d’enlever les frelons capturés et vérifier que l’appât reste attractif. Cette routine garantit une efficacité constante tout au long de la saison propice à la chasse des frelons asiatiques.
La sélectivité du piège : une priorité pour préserver la biodiversité
L’une des grandes forces du piège imaginé par Étienne Martin réside dans sa sélectivité. Trop souvent, les pièges anti-frelons traditionnels embarquent involontairement des guêpes ou même des abeilles, accentuant le problème plutôt que de le résoudre véritablement.
Ici, la forme et la taille des entrées, combinées au choix de l’appât, réduisent considérablement le risque pour les autres insectes. L’association vin blanc et bière attire principalement le frelon asiatique, laissant indifférentes les abeilles qui ne consomment pas de liquides alcoolisés. La structure du piège empêche aussi tout accès facile aux plus petits pollinisateurs.
- Conception centrée sur la protection des abeilles et respectueuse du vivant.
- Réduction significative des captures accidentelles d’insectes moins nuisibles.
- Facilité d’observer et de retirer rapidement d’éventuels insectes non ciblés.
