Les enseignants voient chaque année une vague de présents offerts par les familles, un geste apprécié qui vient ponctuer plusieurs mois de travail auprès des enfants. Pourtant, un objet revient tellement souvent qu’il en devient presque la blague préférée des enseignants : le fameux mug personnalisé. Nombreux sont ceux qui se demandent ce qui pousse les parents à choisir inlassablement cette tasse décorée, au point que certains, comme Marc Gourmelon, directeur d’école, ironisent sur leur collection improbable d’objets floqués “meilleur maître du monde”.
Derrière ce rituel évocateur de reconnaissance, beaucoup de professeurs finissent tout simplement par ne plus savoir quoi faire de ces mugs qui s’accumulent année après année. Le but n’est pas d’être ingrat. Après tout, le cadeau est un geste simple, une marque de remerciements des familles à destination de celles et ceux qui ont accompagné leurs enfants tout au long de l’année. Oui, cela fait chaud au cœur… la première fois. Mais face à une armoire pleine de tasses personnalisées, il devient difficile de trouver encore de la place pour le cadeau d’une nouvelle promotion.
Pourquoi le mug personnalisé lasse-t-il tant les enseignants ?
La tradition du mug personnalisé s’est installée car cet objet coche de nombreuses cases lors de la recherche de cadeaux collectifs ou de cadeaux classiques. Il est facile à personnaliser, abordable, utile (en théorie), et même assez rapide à commander. Parfois orné de dessins réalisés par les élèves ou d’un message touchant, c’est l’idée de départ qui séduit. Sauf qu’après cinq, dix ou quinze années dans l’éducation nationale, chaque professeur se retrouve littéralement entouré de tasses devenues synonymes de cadeaux non désirés.
Des mugs par dizaines et toujours moins d’émotions
Au fil des ans, la valeur affective du mug personnalisé s’étiole. Recevoir un cadeau original ou fait main reste bien plus marquant pour la plupart des enseignants. Un dessin spontané, une lettre manuscrite signée par toute la classe, ou même quelques chocolats ont parfois davantage d’effet qu’un énième emballage contenant un mug déjà vu mille fois.
Beaucoup témoignent d’ailleurs conserver précieusement les petits mots glissés par les enfants, là où le mug finit souvent relégué au fond d’un placard. L’intention compte, c’est certain, mais quand elle se répète à l’infini sous la même forme, elle perd peu à peu de sa magie initiale.
L’humour autour de la “collection” de mugs
Certains enseignants prennent la chose avec humour et plaisantent en racontant comment leur cuisine ressemble désormais à celle d’un café branché, ou affichent fièrement leurs tasses aux messages décalés. Mais derrière ces anecdotes, il y a quand même un vrai ras-le-bol, surtout face à la multiplication de ces cadeaux de fin d’année identiques d’une famille à l’autre.
L’idée n’est pas de décourager les bonnes intentions, mais plutôt d’ouvrir la réflexion sur la diversité des gestes possibles pour exprimer de la reconnaissance. Un mug peut toucher une première fois, mais à la longue, déclenche souvent plus un sourire gêné qu’une émotion sincère.
Quels cadeaux privilégier pour vraiment faire plaisir aux enseignants ?
Les alternatives existent et n’impliquent pas forcément de dépenser beaucoup d’argent ni de se plier à la pression des cadeaux collectifs. Bien souvent, les gestes simples et authentiques laissent le souvenir le plus durable. Une petite attention faite main, un mot doux griffonné dans un carnet scolaire ou des fleurs fraîches embaument les souvenirs plus longtemps qu’un énième objet personnalisé.
De nombreux professeurs évoquent régulièrement les cadeaux faits main parmi les attentions les plus précieuses reçues en fin d’année scolaire. Ces petites créations rappellent l’esprit d’équipe de la classe, l’implication des élèves et la gratitude ressentie par les familles, sans générer l’accumulation d’objets non désirés. Il existe aussi, dans d’autres situations en France, des moments spécifiques où il est possible de transmettre quelque chose symboliquement à autrui, comme lors de certains dispositifs de dons légaux, et certaines périodes permettent de donner de l’argent sans payer d’impôts, preuve que la générosité, même encadrée, peut prendre plusieurs formes originales au-delà de l’objet matériel.
Idées simples et efficaces pour éviter les cadeaux non désirés
- Bouquet de fleurs du jardin
- Boîte de chocolats partagée à la salle des profs
- Carte de remerciements personnalisée avec les signatures de la classe
- Panier gourmand concocté à partir de produits locaux
- Stylo élégant ou un carnet pour écrire
- Dessins réalisés collectivement par les enfants
- Lettre écrite à la main où les élèves disent chacun ce qu’ils ont aimé pendant l’année
Ces suggestions peuvent sembler anecdotiques, mais elles remportent clairement l’adhésion du corps enseignant. Elles transmettent une reconnaissance sincère, font sourire, et évitent aux professeurs de devoir ranger un mug supplémentaire dans leur armoire déjà débordante.
Dans de nombreuses écoles, le choix se porte désormais sur des cadeaux collectifs sobres et originaux, où chaque famille peut contribuer selon ses moyens et ses idées. Ce geste partagé valorise autant les liens entre les familles que la cohésion du groupe-classe, tout en limitant les désagréments liés aux cadeaux non désirés.
Le cas particulier des lettres et dessins
Impossible de parler des cadeaux mémorables reçus par les enseignants sans mettre en avant les lettres de remerciements. Beaucoup déclarent garder ces petits trésors dans une boîte dédiée, les relire les jours de fatigue ou d’incertitude, et y puiser motivation et confiance pour continuer leur mission.
Au fond, rien ne remplace vraiment la puissance d’un mot écrit avec sincérité. Les objets, même personnalisés, s’oublient rapidement. Alors que la mémoire d’une phrase touchante ou d’un dessin collectif reste gravée longtemps dans l’esprit, loin des contraintes logistiques des cadeaux matériels récurrents.