S’arrêter faire le plein n’a jamais semblé aussi risqué. Une nouvelle arnaque à la pompe à essence frappe actuellement les automobilistes sur tout le territoire français, avec une vague d’escroquerie qui cible principalement celles et ceux passant par des stations-service en libre-service. La période des longs week-ends accentue encore ce phénomène, piégeant de nombreux conducteurs venus pour leurs déplacements ou vacances, notamment lors des ponts de mai où la vigilance diminue.
Comment cette escroquerie sévit-elle dans les stations-service ?
L’occasion fait le larron, dit-on souvent, et cette fois, les escrocs semblent bien décidés à exploiter la gentillesse de certains automobilistes victimes. L’arnaque à la pompe à essence se concentre surtout quand les stations-service fonctionnent en mode automatique, c’est-à-dire sans personnel présent pour surveiller les transactions, généralement tôt le matin, tard le soir ou pendant les nuits.
De nombreux usagers ont déjà été témoins de ce scénario : un individu approche discrètement au moment du paiement par carte bancaire aux pompes automatiques, prétextant avoir oublié sa carte ou ne pas retrouver son portefeuille. Il explique être pressé et sollicite un coup de main pour acheter du carburant, promettant un remboursement immédiat en espèces. Le piège paraît anodin mais il s’avère redoutable, car il joue sur la solidarité spontanée.
Le scénario typique de l’arnaque aux 5 euros
Le stratagème repose sur la confiance et le réflexe d’entraide. L’escroc supplie l’automobiliste de régler son plein (souvent une petite somme, comme 5 ou 10 euros), assurant qu’il remboursera aussitôt, voire arrondira le montant. En échange, il glisse un billet dans la main, parfois devant témoins pour donner une impression de légitimité et rassurer la victime.
À première vue, le geste semble honnête. Pourtant, le billet remis est presque toujours faux, mais la supercherie n’est découverte que plus tard, lorsque la personne tente de dépenser cet argent. Ce type d’échange devient alors une véritable fausse demande de paiement, laissant la victime seule face à sa perte financière. Les escroqueries liées aux paiements ne se limitent pas aux stations-service, puisqu’on observe également une évolution constante des méthodes lors des tentatives d’arnaques téléphoniques, utilisant désormais des astuces toujours plus élaborées pour tromper leur cible.
Un risque judiciaire qui dépasse la simple perte d’argent
La mésaventure ne s’arrête malheureusement pas là. Non seulement l’automobiliste supporte le coût total du carburant payé, mais il se retrouve porteur d’un faux billet, ce qui constitue un danger supplémentaire. Si ce billet contrefait est réinjecté dans le commerce, la personne peut même risquer des ennuis judiciaires pour usage involontaire de fausse monnaie. Les conséquences dépassent donc largement le simple préjudice financier lié à cette escroquerie.
Ce genre d’arnaque à la pompe à essence s’intensifie lors des périodes de forte affluence, notamment pendant les ponts de mai ou les départs en vacances. Les autorités alertent chaque année sur l’augmentation saisonnière de ces risques autour des stations-service. Dans un contexte similaire, la multiplication des appels suspects provient bien souvent de numéros usurpés ou de centres d’appels étrangers, expliquant la recrudescence du démarchage téléphonique frauduleux qui empoisonne le quotidien de nombreux Français.
Quels réflexes et précautions adopter pour éviter d’être piégé ?
La meilleure défense reste un refus catégorique, même si la demande paraît sincère. La gendarmerie nationale recommande de décliner systématiquement toute sollicitation de ce type, peu importe les arguments avancés. Mieux vaut frustrer un inconnu trop insistant que perdre argent et tranquillité à cause d’une arnaque à la pompe à essence.
Ces situations interviennent souvent en dehors des horaires habituels, lorsque la présence humaine est réduite autour des pompes automatiques. Quelques gestes simples suffisent à limiter son exposition à l’escroquerie et protéger ses moyens de paiement.
- Ne jamais prêter sa carte bancaire, ni accepter de payer pour quelqu’un d’autre, quelle que soit la situation évoquée.
- Se méfier des remboursements en espèces, surtout si cela implique un billet, et refuser poliment mais fermement.
- Rester attentif autour des stations-service isolées, particulièrement en dehors des heures d’ouverture classiques.
- Signaler toute tentative d’escroquerie suspecte à la gendarmerie ou aux autorités locales.
- Informer son entourage pour sensibiliser le plus grand nombre avant les départs en vacances ou durant les pics de circulation routière.
Reconnaître un faux billet : mission quasi impossible sur le moment
L’escroc profite de la hâte ou du stress du déplacement pour tromper sa proie. Les billets de contrefaçon sont aujourd’hui très difficiles à détecter à l’œil nu, et rares sont ceux qui prennent le temps de vérifier un billet reçu rapidement dans une station-service.
En général, la victime ne remarque rien d’anormal sur le coup. Mais lors d’une prochaine utilisation – pour payer une baguette ou effectuer un achat courant – la supercherie éclate, menant à la stupéfaction puis à l’inquiétude, car manipuler une fausse monnaie représente une infraction pénale.
Pourquoi cette arnaque cible-t-elle autant les stations-service en libre-service ?
Les distributeurs automatiques constituent un terrain idéal pour les escrocs. Sans surveillance directe, ils peuvent approcher tranquillement leurs cibles sans intervention rapide d’un employé. Les automobilistes fatigués ou pressés y sont aussi moins vigilants qu’en pleine journée.
Ajoutons que certaines stations-service, situées en périphérie ou dans les zones rurales, connaissent peu de passage aux heures creuses, ce qui facilite la tâche des fraudeurs. Pas étonnant que tant de personnes tombent dans le panneau malgré elles, pris au dépourvu par ces arnaques répétées.





