Retraite Agirc-Arrco, Smic, Livret A, impôts… voici les perdants et gagnants de l’inflation à 1% en 2025

L’inflation devrait se limiter à environ 1 % en 2025, selon les prévisions Insee. Ce retour à une hausse modérée des prix va chambouler certains équilibres dans la gestion du budget des ménages. Avec une revalorisation des retraites moins généreuse, la stagnation du smic, l’évolution lente des livrets d’épargne et une fiscalité ajustée, certains Français vont s’en sortir tandis que d’autres devront composer avec des revenus figés ou des charges légèrement alourdies. Voyons ensemble où chacun peut se situer dans ce nouveau paysage.

Une inflation basse : quel impact sur le quotidien ?

Revenir à une inflation de 1 %, c’est s’éloigner de la flambée récente des prix. À première vue, cela semble positif car les prix augmentent moins vite. Pourtant, cette stabilité cache un effet secondaire : les mécanismes de revalorisation automatique, censés compenser la perte de pouvoir d’achat, seront beaucoup moins actifs qu’avant.

Du coup, tous les repères habituels concernant la progression des salaires, des pensions ou des allocations changent. Il devient essentiel d’être attentif aux petits mouvements, parfois imperceptibles, qui influencent vraiment le portefeuille au quotidien.

Salaires modestes et smic : pas d’évolution notable en 2025

Normalement, quand l’inflation grimpe, le smic est revalorisé plusieurs fois dans l’année. Mais avec seulement 1 % de hausse des prix prévue en 2025, aucune augmentation exceptionnelle n’est attendue. La seule hausse du smic aura lieu au 1er janvier 2026, probablement autour de 1 %, laissant donc les salaires stagner toute l’année.

Pour ceux rémunérés au smic, il faudra faire face à la stagnation alors que certains tarifs et prélèvements risquent malgré tout de progresser doucement. Cela complique la gestion du budget, notamment pour les dépenses fixes qui peuvent continuer à augmenter, même faiblement.

Quels salariés sont concernés en priorité ?

Les ménages dont le revenu dépend principalement du smic subiront de plein fouet cette absence de revalorisation. Jeunes travailleurs, employés du commerce, de l’hôtellerie-restauration ou de l’aide à domicile, tous verront leur capacité d’épargne limitée, et la moindre dépense imprévue peut fragiliser le budget.

Si certaines primes variables ou heures supplémentaires existent, cela pourra atténuer la situation pour quelques-uns. Mais pour nombre de foyers populaires, l’absence d’augmentation du smic reste synonyme de fragilité, surtout si les charges comme le loyer ou l’énergie continuent à croître.

Conséquences sur le pouvoir d’achat

Avec un smic inchangé toute l’année, la revalorisation des autres salaires risque aussi d’être réduite, car elle se base souvent sur ce minimum légal. L’écart de pouvoir d’achat entre différentes catégories de salariés pourrait ainsi peu évoluer à court terme.

Dans certaines régions où le coût de la vie est élevé, on pourrait voir apparaître des négociations locales pour tenter de compenser l’absence d’augmentation nationale, mais cela restera marginal à l’échelle du pays.

Pensions et retraite agirc-arrco : des hausses moins marquées

Côté retraités, la mécanique annuelle de revalorisation des retraites fonctionne toujours, mais son effet sera très discret. Les pensions complémentaires agirc-arrco ne seront réévaluées que de 0,5 % à 0,9 % au 1er novembre 2025, soit l’une des plus faibles hausses de ces dernières années. Par ailleurs, il est important de noter que la pension maximale que pourront percevoir les retraités du secteur privé sera plafonnée à 1 962,50 euros bruts par mois en 2025, ce qui limite davantage le potentiel d’évolution des revenus pour cette tranche de population.

Payer ses factures ou faire ses courses avec une pension qui progresse à peine demande plus de vigilance. Même si la pension de base bénéficiera d’une hausse supérieure à 1 % début 2026, cela ne permettra de rattraper qu’en partie le retard accumulé lors des années précédentes où l’inflation était bien plus forte.

Qui subit le plus le ralentissement des hausses ?

Ce sont surtout les retraités dont le niveau de vie dépend fortement des pensions complémentaires qui ressentiront le plus ce frein. Les personnes ayant eu des carrières incomplètes ou fragmentées seront particulièrement exposées, alors que ceux ayant cotisé longtemps pourront garder un certain confort. Cette fragilité touche également ceux qui comptaient sur la pension de réversion, car certains détails administratifs peuvent entraîner la perte de ce droit – comme illustré par ce cas concret d’une retraitée découvrant la suppression de sa pension de réversion à cause d’un détail administratif.

La faible revalorisation des retraites accentuera aussi le fossé entre générations, puisque les actifs voient également leurs revenus plafonnés, mais disposent parfois de plus de flexibilité pour gérer leurs charges courantes.

Comment optimiser son revenu ?

Même avec une faible inflation, il reste important de surveiller les dates de revalorisation et leur impact sur chaque composant de sa pension. Vérifier que tous les droits à prestations sociales ou complémentaires sont bien activés, ou envisager des placements alternatifs, devient primordial pour pallier la baisse de rendement des pensions classiques.

Déplacer une partie de son épargne vers des supports plus rémunérateurs est une option, mais il convient de rester prudent quant aux risques associés, surtout lorsqu’il s’agit de sécuriser ses économies.

Impôts, taxes foncières et allocations : de légères adaptations

Bonne nouvelle sur le plan fiscal : le barème de l’impôt sur le revenu sera revalorisé d’environ 1 %, ce qui évitera une hausse de la fiscalité pour des revenus stables. Cela aidera à maintenir le montant net perçu après impôts, que l’on soit actif ou retraité.

En revanche, les taxes foncières continueront d’augmenter, avec une base revalorisée de 1,7 % en 2025 puis de 0,7 % en 2026. Cette évolution suit l’indice des prix à la consommation hors tabac, ce qui explique cette hausse modérée mais continue.

Quelles aides sociales suivent la même logique ?

Les allocations logement (APL) seront aussi revalorisées, suivant l’indice des loyers, pour atteindre une hausse d’environ 1 % en octobre 2025. Cela permet aux locataires de conserver un minimum de marge de manœuvre dans un marché locatif tendu.

D’autres prestations, comme certaines aides familiales ou minima sociaux, restent également indexées sur l’inflation. Pour 2025, la tendance reste à la modération, sans grands bouleversements pour les bénéficiaires.

Le profil type des « gagnants »

Dans ce contexte, les mieux lotis seront clairement ceux dont les ressources principales dépendent d’allocations indexées sur l’inflation. Ils éviteront une perte de valeur réelle tout en profitant d’une stabilité accrue des prix à la consommation.

On distingue parmi eux ceux disposant d’un patrimoine immobilier ancien et donc peu exposé à la taxe foncière rehaussée, ou encore ceux ayant une réserve d’épargne mobilisable rapidement pour amortir d’éventuels chocs financiers.

Livret A, épargne réglementée : des taux sous pression

Beaucoup scrutent l’évolution des produits d’épargne accessibles à tous. Au 1er août 2025, le taux du Livret A devrait tomber à 1,7 %, contre plus de 3 % récemment. Ainsi, les placements sur ce support resteront rentables par rapport à l’inflation, mais nettement moins qu’auparavant.

Le livret d’épargne populaire (LEP) proposera encore un taux jusqu’à 2,5 %, réservé spécifiquement aux revenus modestes. Cela assure à cette catégorie une protection supplémentaire lorsque l’inflation ralentit, renforçant leur statut de « petits gagnants » de la période.

  • Faible hausse des taux d’intérêt, ce qui limite les opportunités pour les épargnants prudents.
  • LEP réservé à une certaine tranche de revenus, offrant un vrai bonus à ceux qui y ont accès.
  • Épargne de précaution difficile à valoriser, poussant parfois à rechercher des alternatives ou à arbitrer entre sécurité et rendement.

Pour celles et ceux n’ayant ni droit au LEP ni la possibilité d’épargner davantage, la période restera plutôt terne en matière de rendement sur l’épargne classique.

Résumé des principaux gagnants et perdants parmi les Français

L’analyse des prévisions Insee fait ressortir une nette distinction entre les groupes touchés par la faible inflation. Parmi les perdants, on retrouve les bénéficiaires d’un smic gelé et de pensions complémentaires sous-indexées. Ces profils doivent redoubler d’efforts pour équilibrer leur budget, surtout en cas de dépense imprévue.

Les gagnants sont ceux qui profitent d’aides alignées sur l’inflation (APL, certaines allocations sociales), ceux ayant su orienter leur épargne vers les produits les plus favorisés, et ceux bénéficiant d’une taxation limitée grâce à l’absence d’effet de seuil.

  • Gagnants : allocataires de prestations indexées, détenteurs de LEP, propriétaires immobiliers peu taxés.
  • Perdants : salariés au smic, jeunes actifs, retraités dépendant majoritairement de l’agirc-arrco, épargnants sur livret A sans accès au LEP.

Face à une année calme côté inflation, toutes les catégories n’auront pas les mêmes outils pour préserver leur pouvoir d’achat. Mieux vaut anticiper en fonction de sa situation personnelle et suivre de près les annonces officielles concernant les dispositifs susceptibles d’évoluer.

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