Chaque année, la revalorisation des retraites complémentaires est attendue avec impatience par des millions de pensionnés. Pour novembre 2025, la hausse décidée pour l’Agirc-Arrco suscite de vifs débats, notamment en raison de sa progression jugée trop faible face à une inflation persistante. Beaucoup s’interrogent sur l’efficacité de cette mesure et son impact concret dans le portefeuille des retraités, tandis que le sentiment d’injustice entre régimes complémentaires et retraites de base ne cesse de croître.
Quelle hausse attendre pour la revalorisation des retraites complémentaires en novembre 2025 ?
En novembre 2025, plus de 14 millions de retraités du privé verront leur pension complémentaire Agirc-Arrco augmenter, mais seulement de +0,5 % à +0,9 %. Cette progression modeste représente quelques euros supplémentaires par mois pour la majorité des bénéficiaires et reste bien inférieure à ce qu’espéraient beaucoup de pensionnés.
La formule instaurée depuis 2023 limite mécaniquement les hausses : elle se base sur l’inflation hors tabac, retire 0,4 point et permet un ajustement positif ou négatif de 0,4 selon certains critères économiques. Résultat : même si les prix de l’alimentation, de l’énergie et des assurances continuent d’augmenter, la progression des pensions reste contenue, renforçant la frustration ressentie par de nombreux retraités. Une nouvelle règle vient également renforcer les plafonnements : il a récemment été annoncé que le PASS revalorisé atteindra 47 100 euros en 2025, servant désormais de seuil référence pour plusieurs prestations sociales ; pour davantage de détails sur cette évolution, consultez le plafond annuel de la Sécurité sociale pour 2025.
Quel impact réel sur la pension mensuelle ?
Derrière ces pourcentages, l’évolution concrète de la pension complémentaire nette demeure très limitée. Selon le montant perçu, l’augmentation mensuelle varie peu : pour une pension de 600 €, cela représente entre 3 et 5,40 € de plus ; pour 1 000 €, le gain oscille entre 5 et 9 € ; et pour 1 500 €, il se situe entre 7,50 et 13,50 €. Des sommes qui, pour la plupart, peinent à compenser l’augmentation régulière du coût de la vie. Face à ce constat, certains retraités restent inquiets concernant la stabilité de leurs futures pensions, surtout après les annonces gouvernementales récentes relatives au gel temporaire prévu en 2026 : selon les dernières informations, environ 17 millions de Français pourraient voir leur pension figée et perdre mécaniquement du pouvoir d’achat ; en savoir plus sur cet ajustement avec la mesure de gel des pensions en 2026.
Pour de nombreux retraités, ces montants restent insuffisants au regard de la hausse continue des dépenses essentielles. Même si l’inflation estimée à 0,9 % en 2025 semble raisonnable, elle touche en priorité des postes incontournables comme l’alimentation ou l’énergie, rendant la progression des pensions particulièrement décevante.
Pourquoi nombre de pensionnés voient-ils une insuffisance de la hausse ?
Sentiment d’injustice face à la réalité de l’inflation
Beaucoup de critiques portent sur le manque d’adéquation entre la revalorisation des retraites complémentaires et la hausse effective des prix. Sur le terrain, il n’est pas rare d’entendre des retraités expliquer avoir du mal à finir le mois avec une augmentation ressentie comme symbolique. La formule d’indexation annuelle, appliquée strictement, paraît souvent déconnectée du vécu quotidien, accentuant le sentiment d’injustice.
Quand la facture d’énergie grimpe ou que les courses deviennent plus chères, chaque euro compte pour les retraités. L’évolution du pouvoir d’achat ne suit donc pas le rythme escompté, laissant place à la frustration et à l’inquiétude quant à l’avenir financier.
Comparaison avec les retraites de base
Le contraste avec la gestion des retraites de base alimente ce ressenti. Ces dernières profitent d’une revalorisation indexée sur l’inflation chaque 1er janvier, permettant aux pensionnés concernés de mieux limiter la perte de pouvoir d’achat. Ce mécanisme accentue le fossé entre régimes complémentaires et régime général.
Face à cette disparité, beaucoup estiment que l’écart entre les deux systèmes renforce les inégalités et pénalise ceux qui dépendent principalement de leur pension complémentaire Agirc-Arrco. Ce fossé contribue à un malaise grandissant parmi les seniors, dont la précarité est parfois mise en avant par les associations.
Quelles sont les causes de cette limitation des hausses ?
Une formule de calcul plus rigoureuse depuis 2023
Depuis 2023, la méthode de calcul des hausses de pensions complémentaires Agirc-Arrco a été durcie pour garantir la pérennité financière du régime. Cette formule prévoit une déduction systématique de 0,4 point sur l’indice officiel de l’inflation, ce qui freine toute indexation intégrale sur la flambée des prix. L’objectif affiché reste la maîtrise de l’équilibre financier, quitte à ralentir la progression des pensions.
Même avec une petite marge de modulation (+0,4 ou -0,4 point), les experts considèrent qu’il est peu probable de voir une forte hausse des taux d’augmentation sans réforme majeure ou décision politique forte. Cette prudence budgétaire rassure les caisses mais laisse de côté les besoins individuels.
Des arbitrages soumis à des enjeux financiers collectifs
L’importance du nombre de pensionnés à indemniser impose aux organismes gestionnaires une grande prudence lors de chaque revalorisation. Préserver la santé financière du système nécessite des choix mesurés, surtout dans un contexte économique incertain où l’avenir des cotisations reste flou. Chaque point d’augmentation génère des milliards d’euros de dépenses supplémentaires annuelles.
Si cet équilibre budgétaire garantit la survie du dispositif, il ne répond pas toujours aux réalités individuelles. De nombreux retraités, autrefois confiants dans la stabilité promise par l’Agirc-Arrco, manifestent aujourd’hui lassitude et amertume devant une évolution freinée de leur pension.