Quand on pense au squat, l’image classique d’une maison abandonnée ou d’un appartement vide vient tout de suite à l’esprit. Pourtant, la réalité actuelle va bien au-delà de la simple résidence secondaire laissée sans surveillance. Désormais, des propriétaires de terrains non bâtis, de forêts mais aussi de péniches sur la Seine ou l’Atlantique, témoignent d’une véritable explosion des intrusions. Plus aucune propriété ne semble épargnée : les squatteurs élargissent leur terrain de jeu, et ce phénomène inquiète de plus en plus.
Cette diversification ne s’arrête pas là. Les piscines privées dans les campings, les jardins, les garages isolés, les champs privés à la périphérie des villes, et même les forêts qui paraissaient inaccessibles, sont désormais des cibles privilégiées. Derrière ces occupations, parfois festives, se cache un vrai malaise : pourquoi ces groupes s’installent-ils là où ils n’ont aucune autorisation ?
Diversification du squat : pourquoi les forêts et espaces naturels attirent-elles les squatteurs ?
Le phénomène du squat ne concerne plus uniquement les logements vacants. Aujourd’hui, la pression immobilière et la recherche de discrétion poussent certains groupes à investir des forêts ou des terrains privés. Ces lieux isolés offrent l’anonymat et une impression de liberté difficile à trouver en ville. Les fêtards privilégient désormais les bois pour organiser leurs soirées, transformant des clairières en véritables zones de non-droit.
Les champs privés ou les terrains non surveillés deviennent aussi des refuges temporaires pour ceux qui souhaitent échapper à la vigilance des autorités. Le manque de surveillance permet à ces groupes de s’installer facilement, laissant derrière eux des dégâts importants comme des arbres coupés ou des détritus. Pour les propriétaires, le retour sur leur terre ressemble souvent à une mauvaise surprise. Dans certaines régions, renforcer l’isolation et la sécurité des accès devient essentiel, raison pour laquelle des entreprises telles que des spécialistes de l’isolation thermique et de la rénovation peuvent intervenir pour limiter les points d’intrusion potentiels sur des bâtiments attenants.
Des péniches aux garages : quand tous les biens deviennent vulnérables
Le phénomène ne touche pas que la terre ferme. À Paris, sur le port de l’Arsenal, de nombreux propriétaires de péniches signalent une hausse des squats. Ces bateaux sont prisés pour leur originalité et leur accessibilité nocturne. Certains ont même été victimes d’incendies volontaires ou de dégradations importantes. Il arrive également que les squatteurs cherchent à accéder illégalement à l’électricité : le recours au piquage électrique avant compteur pose alors des risques certains et alourdit les conséquences pour les propriétaires.
La situation est similaire dans d’autres villes comme La Rochelle, où des mesures de sécurité ont dû être renforcées : installation de barrières, vidéosurveillance et interventions rapides en cas d’alerte. Les autorités semblent parfois désemparées face à cette nouvelle vague de squats qui ne touche plus seulement les habitations classiques.
Mais ce ne sont pas que les péniches qui suscitent l’intérêt des squatteurs. Les piscines privées, notamment dans les campings, sont régulièrement investies sans autorisation. Les jardins et garages deviennent aussi des cibles dès que la surveillance faiblit ou que le voisinage détourne le regard. Même des vergers, serres ou résidences secondaires sont touchés, surtout lors des périodes creuses.
Les défis juridiques pour défendre forêts, terrains privés et biens atypiques
Pour beaucoup de propriétaires, comme Alain en Ille-et-Vilaine, la situation devient intenable. Malgré la loi anti-squat renforcée en 2023, l’application reste complexe. Il est souvent difficile de prouver l’identité des squatteurs, surtout lorsqu’ils prennent soin de disparaître avant l’arrivée de la police. Le dépôt de plainte aboutit rarement, laissant le sentiment d’un véritable abandon.
Le problème vient surtout du vide juridique concernant les terrains non bâtis. Une maison bénéficie d’une protection solide, mais ce n’est pas le cas des forêts, champs privés ou jardins. Cela crée une faille dont profitent certains pour occuper sans crainte de réelle sanction.
Face à l’inaction des autorités, certains propriétaires investissent dans des caméras de surveillance, des barrières ou font appel à des sociétés privées. Mais cette solution individuelle met en lumière l’absence de réponse collective et efficace.
Un phénomène alimenté par le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux
Le choix des forêts, piscines ou péniches ne doit rien au hasard. Les réseaux sociaux jouent un rôle clé dans l’organisation de ces squats. Il suffit qu’un groupe repère un terrain inoccupé pour qu’un simple message déclenche l’arrivée des fêtards.
Des témoignages évoquent des trajets rapides pour éviter d’être repérés, des systèmes d’alerte entre squatteurs via messagerie instantanée, voire des tutoriels détaillés sur le choix des meilleurs emplacements selon la nature du bien visé.
- Forêts proches des routes secondaires : faciles d’accès et discrètes
- Piscines non clôturées dans les zones touristiques : cibles idéales pour des nuits d’été
- Champs privés longeant des pistes cyclables : pratiques pour arriver sans bruit
- Garages en périphérie : propices à des installations furtives
- Péniches éloignées du centre-ville : peu de témoins directs
Cette organisation rend le travail des forces de l’ordre particulièrement difficile. Elles insistent sur l’importance de la prévention locale avant toute intervention.