Parfois, ce sont les coins les plus reculés du globe qui réservent les plus grandes surprises. Imaginez un endroit aussi inhospitalier que mystérieux, recouvert par des kilomètres de glace, et voilà qu’il devient le centre d’attention suite à une révélation venue tout droit du froid extrême : l’Antarctique cacherait un trésor énergétique insoupçonné. En février 2020, grâce au navire russe Alexander Karpinsky, un méga gisement de pétrole estimé à près de 500 milliards de barils a été mis au jour sous la banquise. Cette découverte en Antarctique bouscule déjà bien des certitudes sur la géopolitique de l’énergie, alors même que la région est protégée depuis des décennies. Les conséquences pourraient se faire sentir bien au-delà de ce désert blanc.
Des chiffres vertigineux pour une découverte hors normes
La quantité évoquée donne le tournis : 500 milliards de barils. Difficile de se représenter vraiment ce que cela signifie, mais à titre de comparaison, c’est quasiment deux fois les réserves officielles de l’Arabie Saoudite, pourtant championne incontestée du pétrole sur la planète. Si jamais ces hydrocarbures pouvaient être exploités aujourd’hui, cela suffirait à répondre aux besoins énergétiques mondiaux durant plus d’une décennie entière.
Voilà pourquoi l’annonce faite lors de la mission scientifique pilotée par la Russie ne pouvait passer inaperçue. Depuis cette découverte en Antarctique, nombre d’acteurs surveillent avec attention ce coin du monde autrefois totalement ignoré par l’industrie pétrolière. Le simple fait qu’un méga gisement de pétrole soit tapi sous la glace suscite raisonnablement toutes sortes de spéculations et intrigue autant économistes, décideurs politiques que spécialistes de l’environnement. Bien que l’Antarctique attire toute l’attention, ailleurs dans le monde, on observe également l’apparition de découvertes importantes, telles que le cas récent où une compagnie texane affirme avoir trouvé un méga gisement de 10 milliards de barils de pétrole.
- Une réserve équivalente à dix années de consommation mondiale
- Un volume proche du double des plus grands pays producteurs actuels
- Un potentiel économique encore largement inexploité en raison des contraintes juridiques et environnementales
Où ce gigantesque gisement a-t-il été repéré ?
L’Antarctique conserve une réputation de terra incognita malgré près de deux siècles d’exploration. Ce n’est pas la première fois que la possibilité d’y trouver des énergies fossiles est évoquée, mais jamais aucun chiffre n’avait atteint une telle amplitude. C’est dans une zone spécifique, administrée officiellement par le Royaume-Uni mais également revendiquée par l’Argentine et le Chili, que les chercheurs ont collecté leurs données depuis le bord du navire Alexander Karpinsky.
Ces territoires situés au cœur de rivalités historiques pourraient rapidement devenir le théâtre de nouveaux affrontements diplomatiques. La frontière entre recherche scientifique, exploitation pétrolière potentielle et enjeux territoriaux n’a jamais semblé aussi mince. Beaucoup redoutent d’ailleurs que cette nouvelle puisse réveiller d’anciennes tensions gelées… au sens propre comme au figuré. À l’image du secteur pétrolier, celui des métaux connaît également son lot de bouleversements, comme en témoigne la récente identification du plus grand gisement de fer jamais découvert qui pourrait lui aussi rebattre les cartes économiques internationales.
Jusqu’à présent, la région était restée en dehors de toute problématique industrielle lourde. Le traité de l’Antarctique, actif depuis 1961, avait permis de maintenir le continent à l’abri de la convoitise pour l’exploitation pétrolière ou minière. Aucune extraction commerciale d’énergies fossiles n’y est possible avant plusieurs décennies, selon la réglementation actuelle.
Peu d’observateurs s’attendaient à ce que ce bout de territoire isolé abrite de telles réserves colossales. L’équilibre fragile qui subsiste risque cependant d’être remis à l’épreuve si plusieurs nations veulent influencer un futur partage du gâteau énergétique.