Virements : peu de français le savent mais il est strictement interdit de faire des virements entre vos comptes, les comptes concernés

Depuis quelques années, un vent de changement souffle sur la gestion des comptes épargne dans les banques françaises. Fini la souplesse d’autrefois ! Les nouvelles règles bancaires imposent désormais de sévères restrictions aux titulaires de livrets, entraînant parfois de mauvaises surprises au moment de transférer de l’argent. Entre obligation de passer par le compte courant et interdiction des virements entre comptes épargne — même lorsqu’ils appartiennent à une seule personne — mieux vaut être bien informé pour éviter toute déconvenue.

Quelles opérations ne sont plus autorisées avec votre livret A, LEP ou LDDS ? Que devient la liberté de mouvement de vos fonds lorsqu’il s’agit de soutenir proches, enfants ou petits-enfants ? Cet éclairage va permettre d’y voir plus clair sur ce que vous ne pouvez plus faire depuis l’arrivée de ces restrictions sur les virements.

Pourquoi les banques limitent-elles désormais les virements sur les comptes épargne ?

Les habitudes ont bien changé côté banques françaises, particulièrement sous l’impulsion du ministère de l’Économie et des évolutions réglementaires européennes. Plusieurs facteurs expliquent cette vague de restriction des virements depuis les comptes épargne. L’entrée en vigueur de la directive européenne DSP2 a poussé les établissements à renforcer la sécurité des usagers, face à une hausse globale des tentatives de fraude bancaire. Mais derrière cet argument sécuritaire se cachait aussi un vide juridique qui posait problème jusqu’en 2018.

En cas de litige ou de transaction frauduleuse, les virements directs entre livrets échappaient à tous les dispositifs de protection classiques. Cette situation mettait les clients dans un flou complet si leur argent disparaissait suite à une opération non autorisée. Désormais, les nouvelles règles bancaires assurent que chaque mouvement d’argent est identifié, tracé et couvert juridiquement… à condition de respecter strictement la marche à suivre.

Que signifie concrètement la restriction des virements entre comptes épargne ?

De façon très concrète, il n’est plus possible de déplacer directement un montant d’un livret d’épargne vers un autre, quel que soit le type de livret ou la banque concernée. Le titulaire doit impérativement réaliser deux opérations séparées : un retrait du premier compte vers le compte courant personnel, puis un virement éventuel du compte courant vers le second livret. Cela concerne tous les comptes épargne réglementés (livret A, LDDS, LEP) mais également les comptes sur livret fiscalisés ainsi que les comptes à terme.

Cette limitation des virements entre comptes dans la même banque peut surprendre, notamment lorsque plusieurs livrets appartiennent à la même personne. Même dans ce cas précis, la banque refuse tout virement direct entre livrets : il s’agit bel et bien d’une interdiction des virements entre livrets appartenant à la même personne. Récemment, certaines informations ont d’ailleurs circulé concernant le blocage généralisé des transferts ; il convient alors de s’informer sur la réalité des blocages possibles des virements bancaires qui pourraient entrer en vigueur selon les établissements et le contexte.

Quels comptes sont visés par ces interdictions ?

Voici la liste principale des comptes concernés :

Compte de départCompte d’arrivéeVirement
ponctuel
Virement
permanent
Compte courantLivretouioui
LivretCompte courantouinon
LivretLivretnonnon

NB : les virements autorisés le sont uniquement si les deux comptes ont le même titulaire ou si le bénéficiaire est mineur et sous la responsabilité légale du payeur.

Compte de départCompte d’arrivéeVirement
ponctuel
Virement
permanent
Compte courantLivretouinon
LivretCompte courantouinon
LivretLivretnonnon

Tous ces supports bénéficient aujourd’hui d’un même principe de précaution : la restriction des virements depuis les comptes épargne y est appliquée sans exception à l’intérieur d’une même enseigne.

Les virements entrants et sortants doivent obligatoirement passer par le compte courant du même titulaire. La règle s’applique aussi bien sur les mouvements ponctuels que pour un virement récurrent programmé à l’avance. Par ailleurs, à l’heure où circulent différentes fausses nouvelles sur la suspension imminente de certains montants de transactions, il est essentiel de se référer à des sources fiables qui analysent les rumeurs de suspensions de virements supérieurs à un certain seuil et distinguent les vraies mesures des fake news.

Comment fonctionne l’obligation de passer par le compte courant ?

Concrètement, cela veut dire qu’au lieu d’effectuer un simple transfert interne entre deux livrets d’épargne, il faut créer une double opération :

  • Effectuer un premier virement ou retrait depuis le livret A (par exemple) vers le compte courant du titulaire.
  • Puis exécuter un deuxième virement depuis ce compte courant vers le livret destinataire (LDDS, LEP ou autre).

Ce passage obligé complique la gestion quotidienne, surtout lorsque l’on souhaite optimiser la rémunération de son épargne selon les plafonds légaux.

La moindre opération interne nécessite désormais de jongler avec plusieurs étapes, allongeant les délais et multipliant les manipulations dans l’espace client. À travers cette transformation, le but affiché reste la traçabilité maximale et la sécurité renforcée autour de chaque euro transféré.

L’interdiction des virements vers les livrets de tiers : quand le soutien familial devient plus compliqué

Un autre volet important concerne la question du coup de pouce financier à ses proches. Jusqu’à récemment, il était encore possible d’alimenter en ligne le livret A de ses enfants majeurs, petits-enfants, ou même celui d’un conjoint ou d’un parent via un simple virement interbancaire interne. Ce n’est plus le cas : la nouvelle réglementation conduit à l’interdiction des virements vers les livrets de tiers, sauf cas très particuliers.

Aujourd’hui, la majorité des établissements refusent catégoriquement tout virement sortant du compte épargne d’un titulaire vers le livret réglementé ou fiscalisé d’un proche adulte, chacun devant gérer de façon distincte son capital épargné.

Des exceptions existent-elles pour certains profils ?

En effet, une tolérance demeure pour les livrets ouverts au nom d’un enfant mineur sous la responsabilité légale de ses parents. Dans ce contexte, l’exception pour livrets d’enfants mineurs permet aux représentants légaux d’alimenter un livret jeune au profit de leur progéniture. Il reste toutefois interdit à d’autres membres de la famille (oncle, tante, grand-parent, etc.) de virer directement des fonds depuis leur propre support d’épargne vers le livret du mineur.

Dans toutes les autres situations, tout mouvement d’argent destiné à une personne tierce demande une première étape de retrait sur compte courant suivie obligatoirement d’un nouveau virement — là encore, la fameuse obligation de passer par le compte courant s’impose.

Quel avenir pour les virements entre proches ?

Nombreux sont ceux qui regrettaient cette limitation des virements vers les comptes des proches, autrefois fort pratique à l’heure des étrennes ou des coups de pouce entre membres d’une même famille. Si certaines banques tentaient de contourner la règle via des options internes temporaires, l’harmonisation orchestrée par les pouvoirs publics met aujourd’hui fin à ces aménagements.

Chaque fois qu’un client souhaite faire bénéficier un membre de sa famille d’une somme provenant de son épargne, la chronologie habituelle sera : retrait sur compte courant, puis virement externe vers le bénéficiaire, où l’argent pourra être déposé manuellement sur son propre livret. De quoi allonger les démarches, mais aussi responsabiliser chaque titulaire.

Quels impacts pour l’organisation de l’épargne quotidienne ?

Si ces changements peuvent paraître techniques, ils modifient en profondeur la façon dont chacun organise et gère son patrimoine liquide. Terminé le jeu subtil de bascule entre différents supports pour équilibrer intérêts ou profiter des avantages fiscaux annuels. La restriction des virements entre livrets appartenant à la même personne conforte une vision cloisonnée, où chaque compte épargne voit sa fonction recentrée sur le stockage de fonds plutôt que comme relais actif de placement.

L’effet immédiat de cette politique se fait sentir lors des opérations courantes, nécessitant parfois un temps d’adaptation pour appréhender de nouveaux automatismes. Quiconque envisage des projets impliquant la mobilisation rapide de capitaux aura donc intérêt à planifier différemment ses opérations, afin d’éviter retards, refus, voire blocages momentanés par les systèmes bancaires.

Quelques conseils pratiques pour anticiper ces nouvelles contraintes

Face à cette mutation du secteur bancaire, quelques réflexes permettent de compenser la rigidité apparue récemment. Voici quelques suggestions utiles :

  • Anticiper les transferts importants, surtout en période de forte activité (côté fiscalité ou cadeaux familiaux).
  • Établir un calendrier de virements réguliers en passant systématiquement par le compte courant.
  • Garder un coussin de trésorerie sur le compte courant pour éviter les incidents lors de virements urgents.
  • S’assurer d’envoyer des fonds à des proches uniquement via des solutions prévues à cet effet par votre banque.
  • Se renseigner sur l’éligibilité de certains livrets pour les bénéficiaires mineurs sous sa responsabilité légale.

Un peu d’organisation supplémentaire permet ainsi de tirer le meilleur parti de ces dispositifs, tout en respectant dans le détail les contraintes imposées.

Connaître l’ensemble de ces limitations n’a rien d’un détail anodin. Pour toute gestion efficace, garder à l’esprit la nouvelle donne des opérations sur compte épargne assure tranquillité et conformité, évitant dispersions et désagréments inutiles.

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Didier
Je suis Didier, directeur de publication et auteur principal du blog professionnel d’Isol’R, avec plus de 20 ans d’expérience dans le secteur du bâtiment, spécialisé dans l’isolation thermique écologique. Basé à Ambarès‑et‑Lagrave (33), je couvre personnellement les départements Gironde, Charente, Charente‑Maritime, Dordogne, Landes et Lot‑et‑Garonne

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