En juillet 2018, la décision d’abaisser la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires avait suscité des débats passionnés en France. Aujourd’hui, certains départements décident de revenir à une limite plus élevée, confirmant ainsi un mouvement vers le retour aux 90 km/h pour certaines routes départementales. Ce changement vise à adapter les règles du réseau routier aux réalités locales et à apaiser les tensions mentionnées lors de la mise en place initiale.
Pourquoi un retour aux 90 km/h ?
La mesure imposant une limitation de vitesse à 80 km/h sur toutes les routes secondaires n’avait pas recueilli l’approbation unanime. Souvenez-vous, elle était perçue comme une restriction excessive par beaucoup, notamment au sein du mouvement des gilets jaunes qui s’était élevé contre ce qu’ils ressentaient comme une atteinte injustifiée à leurs libertés quotidiennes.
Bénéficiez-vous d’un permis depuis assez longtemps pour vous rappeler que circuler à 90 km/h paraît plus naturel sur certaines routes départementales ? Le conseil départemental de l’Eure pense pareillement. Après avoir pratiqué cette réduction pendant près de six ans, il a été observé que les effets escomptés, notamment une diminution drastique des accidents mortels, ne se sont pas réalisés comme attendu.
Études montrant l’inefficacité de la réduction de vitesse
Selon Thierry Plouvier, le bilan post-2018 montre peu ou pas de changement significatif dans le nombre global d’accidents mortels. Cela signifie-t-il que le passage à 80 km/h fut inutile ? Pas nécessairement, mais cela met en lumière la nécessité d’une approche plus nuancée et localisée.
L’idée que réduire la vitesse seule pourrait résoudre le problème de la sécurité routière semble donc simpliste. Les experts s’accordent désormais sur la nécessité de considérer d’autres facteurs complémentaires tels que les infrastructures, la signalétique et même les campagnes de sensibilisation.
Les routes concernées par le retour aux 90 km/h
Ainsi, le conseil départemental de l’Eure a voté en faveur du rétablissement de la limitation à 90 km/h dès le 7 février. Mais attention, cela ne concerne pas toutes les routes sans distinction. Une analyse minutieuse désignera précisément les segments concernés.
On parle de 420 itinéraires qui seront examinés sous plusieurs critères : leur fréquentation, leur historique d’accidents (l’accidentologie), et bien évidemment, leur dangerosité potentielle. Espérons que cela garantira une meilleure adéquation entre les limitations de vitesse et la sécurisation des trajets quotidiens.
- Critères principaux : accidentologie, fréquentation, zones à risque.
- Décision locale : chaque département décide des ajustements nécessaires.
- Coût estimé pour le changement de signalisation : approximativement 20 millions €.
Impact financier et logistique
Opérer un tel retour en arrière implique de refaire toute la signalétique routière, de revoir les panneaux et de prévoir des aménagements supplémentaires là où ils seraient jugés nécessaires. L’opération coûtera environ 20 millions d’euros, une somme non négligeable mais considérée comme acceptable compte tenu des bénéfices attendus en termes de fluidité et de confort de conduite.
Le but reste néanmoins d’optimiser la circulation tout en préservant la sécurité des usagers. C’est ici que réside le défi majeur : maximiser le compromis entre rapidité et sécurité.
