À Toulon, l’histoire de Sylvie et de son père met en lumière un véritable casse-tête administratif qui tourne à la mésaventure kafkaïenne. Imaginez recevoir plus de 2 000 euros d’amendes pour des PV accumulés par une Twingo que vous ne possédez plus depuis six ans ! C’est pourtant le quotidien de cette famille, qui tente désespérément de contester des contraventions dont elle n’a pas la moindre responsabilité, face à des institutions apparemment impuissantes à résoudre la situation.
D’où viennent ces amendes après la vente du véhicule ?
Quand on pense donner ou vendre sa vieille voiture, on imagine tourner la page définitivement. Pourtant, pour Sylvie et son père âgé de 85 ans, la galère a commencé bien après la transaction. Les pv continuent d’arriver dans leur boîte aux lettres, signalant des infractions commises avec la fameuse Twingo pourtant vendue il y a longtemps. Une situation totalement absurde, mais qui prend racine dans les méandres administratifs français.
Chaque courrier officiel fait monter l’angoisse. Les amendes s’accumulent alors que l’octogénaire a déjà réglé, à tort, plus de 1 500 euros de majorations avant que sa fille ne découvre que ce n’était plus leur affaire. L’incompréhension grandit au sein de la famille, recevant PV après PV et voyant la dette dépasser les deux mille euros.
Quels sont les pièges d’une vente de véhicule mal réalisée ?
Lorsqu’on procède à la vente d’un véhicule, on espère régler la question en quelques signatures et échanges de documents. Mais le diable se cache parfois dans les détails de la procédure : la déclaration en préfecture, la remise de la carte grise à jour, tout doit être scrupuleusement respecté sous peine de mauvaises surprises. Si le changement de propriétaire n’est pas correctement enregistré, toutes les nouvelles infractions peuvent continuer à cibler l’ancien titulaire, même plusieurs années après la transaction.
Pour Sylvie, l’affaire devient encore plus compliquée car son père, affecté par des troubles de mémoire, ne se souvient pas clairement des circonstances exactes de la vente. Impossible donc de retrouver facilement traces, contrats ou certificats prouvant leur bonne foi auprès des autorités, ce qui rend la contestation des amendes d’autant plus difficile.
Dans des affaires comme celle-ci, il arrive parfois qu’après une vente confuse ou incomplète, des personnes mal intentionnées profitent de la faille. À Toulon, la Twingo semble avoir trouvé de nouveaux conducteurs peu scrupuleux, usant du nom de l’ancien propriétaire pour circuler librement, accumuler les infractions, et garer le véhicule où bon leur semble sans jamais payer le prix fort. Cela s’apparente à une escroquerie basée sur l’usurpation d’identité administrative, difficile à endiguer lorsque l’administration tarde à acter la cession réelle du véhicule. Il est donc impératif de connaître les équipements obligatoires à conserver dans sa voiture afin d’éviter une accumulation involontaire d’infractions qui pourrait aggraver ce type de situation.
On comprend rapidement que, tant que la carte grise reste au nom de l’ancien propriétaire, toutes les nouvelles contraventions atterrissent logiquement chez lui ou ses proches – une vraie porte ouverte aux dérives, hélas trop courantes lors de ventes à l’amiable entre particuliers.
Le labyrinthe des démarches officielles
Écrire à la préfecture, déposer plainte au commissariat ou solliciter le ministère des Transports : cela ressemble à un vrai parcours du combattant interminable. Entre demandes de justificatifs, courriers recommandés et absence de réponses concrètes, l’énergie consacrée est immense. Trois courriers envoyés sans succès, un dépôt de plainte pour usurpation d’identité qui n’a mené à aucune action corrective… La rue administrative paraît souvent sinueuse, surtout quand personne ne semble prendre réellement l’affaire en main pour stopper le flot d’amendes.
La famille de Sylvie vit désormais au rythme de relances et menaces de saisies financières, alors même que la Twingo ne leur appartient plus depuis belle lurette. L’expérience illustre douloureusement la lenteur et la rigidité du système face à des situations sortant de l’ordinaire comme l’usurpation de carte grise.
Quelles solutions existent face à ce genre d’escroquerie ?
Recevoir des PV pour une voiture vendue peut arriver à n’importe qui, surtout si certains points essentiels de la vente échappent à la vigilance. Le premier réflexe reste de conserver tous les documents relatifs à la transaction : certificat de cession daté, copie de l’acte de vente, preuve de transmission à la préfecture. Sans cela, l’argumentaire auprès de l’administration risque d’être fragile et les contestation d’amendes bien plus ardues.
Au fil du temps, plusieurs stratégies peuvent être tentées pour sortir la tête de l’eau devant cet enchaînement d’amendes injustifiées. Les solutions vont de la contestation scrupuleuse auprès du Trésor public à la médiation avec une association de défense des automobilistes. Même si ces démarches n’offrent aucune garantie de succès rapide, elles permettent au moins de documenter votre bonne foi et, parfois, d’amener les bons interlocuteurs à réagir face à l’escroquerie. Récemment, certains conducteurs se heurtent aussi à de nouvelles législations comme l’interdiction de conduire avec certaines lunettes de soleil désormais bannies au volant, témoignant de la multiplication des règles susceptibles de générer d’autres sources d’amendes.
- Envoyer systématiquement une lettre recommandée avec accusé de réception lors de toute correspondance avec l’administration.
- Déposer une plainte formelle pour usurpation d’identité ou escroquerie si la situation perdure.
- Contacter un avocat spécialisé dans le droit routier pour évaluer la solidité du dossier.
- Rassembler tous les documents relatifs à la vente du véhicule, même les brouillons ou preuves indirectes.
- Ne jamais régler une nouvelle amende sans avoir tenté d’en établir le caractère infondé.