Le sujet du départ à la retraite reste au cœur de l’actualité depuis l’adoption de la réforme des retraites en 2023. Beaucoup se posent des questions sur le relèvement de l’âge légal et sur les conséquences concrètes dans leur parcours professionnel. Avec un recul progressif de l’âge de départ et un allongement de la durée de cotisation, il est parfois difficile d’y voir clair. Regardons ensemble ce que cette réforme implique vraiment, notamment pour celles et ceux concernés par le fameux départ à la retraite à 64 ans.
Comment évolue l’âge légal de départ à la retraite ?
La grande nouveauté de la réforme des retraites votée à l’été 2023, adoptée via l’article 49.3, concerne le passage progressif de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans. Ce changement ne s’est pas fait du jour au lendemain : chaque génération voit son âge de départ reculer selon un calendrier précis.
Ce processus graduel vise à répartir l’effort sur plusieurs années. Dès le 1er septembre 2023, l’âge légal augmente trimestre après trimestre, touchant d’abord ceux prêts à liquider leurs droits, puis grimpant chaque année jusqu’à atteindre la fameuse borne des 64 ans. Résultat : chacun doit vérifier son propre calendrier pour anticiper son départ à la retraite.
Quelles générations devront partir à 64 ans ?
Les plus concernées par le relèvement maximal sont celles nées à partir de 1968. La génération 1968 sera la première obligée d’attendre 64 ans pour réclamer sa retraite, avec une entrée en vigueur prévue dès 2030 et la nécessité de justifier de 172 trimestres cotisés.
Pour les générations intermédiaires, comme celles nées en 1965 ou 1966, le recul est déjà sensible : elles voient leur âge de départ repoussé de plusieurs mois par rapport à la situation antérieure. À partir de ces années, chaque nouvelle cohorte subit trois mois de décalage supplémentaire, jusqu’au palier final de 64 ans.
Année de naissance | Âge légal de départ à la retraite | Nombre de trimestres requis pour le taux plein |
---|---|---|
Septembre 1961 – Décembre 1961 | 62 ans +3 mois | 169 (42 ans et 3 mois) |
1962 | 62 ans +6 mois | 169 (42 ans et 3 mois) |
1963 | 62 ans +9 mois | 170 (42 ans et 6 mois) |
1964 | 63 ans | 171 (42 ans et 9 mois) |
1965 | 63 ans +3 mois | 172 (43 ans) |
1966 | 63 ans +6 mois | 172 (43 ans) |
1967 | 63 ans +9 mois | 172 (43 ans) |
1968 | 64 ans | 172 (43 ans) |
1969 | 64 ans | 172 (43 ans) |
1970 | 64 ans | 172 (43 ans) |
1971 | 64 ans | 172 (43 ans) |
1972 | 64 ans | 172 (43 ans) |
1973 et après | 172 (43 ans) |
Quels âges s’appliquent aux générations précédentes ?
Avant d’arriver à ce seuil, certaines générations font face à une augmentation plus modérée. En 2025, par exemple, les personnes nées en 1963 pourront partir à la retraite à 62 ans et neuf mois, sous réserve de valider les 170 trimestres exigés pour le taux plein. Pour la génération suivante (1964), l’âge légal passera à 63 ans en 2026, avec 171 trimestres nécessaires.
Cette montée en puissance de la nouvelle limite d’âge s’étale donc sur sept ans, créant une véritable zone de transition. Il devient indispensable pour chacun de vérifier sa date d’anniversaire et ses périodes de cotisation afin d’anticiper précisément l’impact de la réforme.
Quelle durée de cotisation sera exigée pour le taux plein ?
La réforme ne se limite pas à repousser l’âge légal. Elle prévoit aussi un allongement de la durée de cotisation nécessaire pour obtenir une pension complète. Cette condition constitue un autre pilier majeur du texte.
Dès la génération 1965, tous devront justifier de 43 ans de cotisation – soit 172 trimestres validés – pour bénéficier du taux plein. Cet allongement s’applique progressivement, remplaçant ainsi l’ancien seuil de 42 ans. L’objectif : garantir l’équilibre du système tout en tenant compte de l’évolution démographique.
Quel impact pour les carrières longues ?
Heureusement, il existe des exceptions permettant un départ anticipé. Les dispositifs de retraite anticipée pour carrière longue autorisent certains assurés ayant commencé à travailler tôt à partir avant l’âge légal, à condition de réunir suffisamment de trimestres validés très jeunes.
Dans certains cas, il est donc possible d’échapper au relèvement de l’âge légal et de partir bien avant 64 ans, si toutes les conditions spécifiques sont respectées. Cela dépend toutefois d’un examen précis du dossier et du respect de critères stricts.
Quelles autres exceptions ou dispenses existent ?
Au-delà des carrières longues, il existe d’autres possibilités de départ anticipé : le handicap ou l’incapacité avérée ouvrent droit à des règles particulières. Ces publics peuvent bénéficier d’un aménagement de la date de liquidation de leur pension, généralement autour de 60 ans, voire plus tôt dans les cas les plus graves.
Ces dispositions prennent en compte les difficultés rencontrées dans certains métiers, mais impliquent souvent des démarches administratives complexes. Il est recommandé de se rapprocher de sa caisse de retraite pour préparer sereinement la transition vers la retraite anticipée.